Avec de solides rendements de placements, un assureur de dommages peut se démarquer de la concurrence.

Les portefeuilles de placements d’assurance de dommages ont un double mandat : satisfaire aux exigences associées aux engagements tout en ajoutant un revenu marginal (rendement de l’excédent). Le graphique ci-dessous montre que les portefeuilles de placements ont été le principal facteur de rendement de l’excédent depuis la crise financière mondiale. Dans un contexte de faiblesse prolongée des taux d’intérêt, les assureurs de dommages ont l’occasion de revoir la répartition de leur actif pour veiller à ce que leur portefeuille continue de générer de la valeur pour leur entreprise.

Contribution au rendement de l’excédent

Bar chart of contribution to return on surplus for P&C insurers in Canada where investment income is a dominant contributor to return on surplus since the Global Financial Crisis.

Source : Documents prescrits par la réglementation déposés auprès du BSIF
 

Les assureurs de dommages doivent relever des défis très particuliers dans leurs décisions de placement :

  • Les charges de capital et les règles fiscales de certaines catégories d’actifs rajoutent à la complexité de l’optimisation de la répartition classique de l’actif
  • Les règles comptables – y compris l’incidence du rendement du portefeuille sur le calcul des engagements et sur le traitement des gains et pertes réalisés – peuvent rendre certains actifs plus ou moins favorables aux yeux de l’équipe de direction
  • La perspective d’importantes demandes de règlement, inattendues, découlant d’événements catastrophiques exige que les assureurs comprennent bien leurs capacités et besoins en matière de liquidités

Le temps est venu de faire une mise au point : 4 idées pour rehausser votre portefeuille de placements

En raison de la nature unique des activités et du secteur d’activité de chaque assureur, aucune répartition de l’actif particulière ne permet à elle seule de mieux relever chacun de ces défis. Pour aider à procurer une stabilité à long terme et à améliorer leurs probabilités de réussite, les assureurs de dommages peuvent envisager d’apporter 4 améliorations à leur portefeuille :

1. Définissez un budget global de risque et de capital à l’échelle de tout le portefeuille qui tient compte tant du risque de placement que du risque opérationnel

Les assureurs de dommages ont généralement un profil d’engagements de duration courte, souvent avec une importante exposition aux catastrophes. Pour décider quel montant de risque de placement et de capital intégrer au portefeuille de placements, il est important de comprendre tous les risques potentiels et de créer un budget global de risque et de capital.

Pour y parvenir, les assureurs de dommages peuvent mener une analyse de leur position par rapport aux pairs (voir l’exemple ci-dessous). Cet exercice peut révéler des domaines où les chiffres présentent des anomalies, comme l’effet de levier ou le capital investi. Cela permet à l’équipe de direction de décider dans quels domaines elle est satisfaite de sa position par rapport au reste du secteur de l’assurance (peut-être en termes d’avantage stratégique/concurrentiel) et quels aspects exigent des ajustements.

Les compagnies d’assurance doivent également effectuer des projections et des tests de résistance de leur état des résultats, de leur bilan et de leur état des flux de trésorerie pour repérer les principales sphères de risque potentiel. Les résultats de ces tests de résistance peuvent éclairer la répartition des budgets de capital et de risque. Les compagnies d’assurance au ratio de levier d’exploitation élevé ou au ratio de capital serré par rapport à la cible peuvent être moins enclines à investir dans des actifs volatils ou à forte intensité capitalistique. Quant aux assureurs au levier d’exploitation ou de placement plus élevé et au revenu net volatil, ils peuvent être plus portés sur les actifs axés sur le rendement. Les assureurs bien établis à la clientèle stable et aux marges solides peuvent souhaiter investir dans des actifs plus risqués s’ils présentent un rendement ajusté au risque suffisamment élevé. Ces compagnies d’assurance ont la flexibilité voulue pour se concentrer sur l’ajout de titres axés sur le rendement tout en intégrant une vision de rendement global.

Scatter plot of operational leverage and investment leverage for sample P&C insurers in Canada where P&C insurers have varying levels of operational and investment leverage relative to the peer composite.

Source : Documents prescrits par la réglementation déposés auprès du BSIF
 

L’évaluation du risque et l’exercice de budgétisation du capital doivent également comporter un volet qualitatif. Les gestionnaires de placements peuvent travailler avec l’équipe de direction afin de comprendre sa vision et ses objectifs pour le portefeuille en ce qui a trait aux plans de croissance et de dépenses. Cela peut aider les deux parties à mieux évaluer le caractère approprié du portefeuille à la lumière des objectifs de l’ensemble de la compagnie d’assurance.

2. Définissez clairement votre portefeuille en un volet visant à couvrir les engagements, et en un volet visant à préserver et à accroître l’excédent

Avoir des actifs dans un volet de couverture des engagements et d’autres dans un volet de l’excédent les répartit d’une façon qui s’aligne sur les objectifs d’un assureur de dommages :

Portefeuille de base : Investir une portion de l’argent dans des actifs où le profil des engagements est le principal élément considéré permet à l’assureur de fixer des objectifs clairs qui reflètent sa tolérance à la volatilité entre ses actifs et ses engagements.

Dans ce volet de base, l’assureur de dommages cherche souvent à optimiser le rendement dans un cadre d’efficacité du capital et de gestion du risque. Cela comprend l’affectation du capital aux risques compensés, comme le risque de crédit, en faisant des répartitions bien diversifiées sur le plan des types d’émetteurs et des régions, tout en évitant de dépenser le capital sur des risques non compensés, comme le risque de taux d’intérêt et le risque de change.

Portefeuille de l’excédent : Ce volet distinct peut alors être affecté efficacement pour atteindre les objectifs de l’assureur en matière de préservation du capital et de croissance, sous réserve des budgets globaux de capital et de risque.

3. Assurez-vous que les titres à revenu fixe réalisent un équilibre approprié entre les besoins de liquidités et les exigences de rendement

En raison de la nature imprévisible à court terme des engagements, l’assureur doit s’assurer de disposer de liquidités suffisantes dans ses portefeuilles pour affronter les événements défavorables. Cependant, il est possible de détenir trop de liquidités. Les assureurs de dommages qui détiennent des liquidités excédentaires sacrifient les occasions d’acquérir des catégories d’actifs non liquides qui pourraient procurer un rendement supplémentaire et assurer la diversification.

Les assureurs doivent modéliser les besoins de liquidités présents et futurs découlant des actifs et des passifs. Les portefeuilles de placements peuvent alors être conçus en fonction des éléments suivants :

  • La probabilité de certains scénarios futurs de flux de trésorerie
  • Un éventail d’événements défavorables ou catastrophiques, soit déterministes, soit stochastiques
  • Les besoins de liquidités et coûts de transaction résultants

Des portefeuilles optimaux procurent suffisamment de liquidités pour soutenir les activités sans diluer le rendement de l’excédent. Pour la portion de placements non requis pour les liquidités, les gestionnaires peuvent cibler les rendements plus élevés que peuvent offrir des actifs moins liquides.

4. Gérez les actifs en ayant conscience des besoins en capital et des incidences comptables

Bien que certains actifs puissent être attrayants isolément, il est important d’évaluer leur valeur relative, déduction faite du capital nécessaire. Il faut notamment prendre en compte les charges de capital, les avantages fiscaux et le risque. En fin de compte, les placements doivent procurer suffisamment de rendement par unité de capital additionnel.

Une profonde expertise des titres de créance est importante pour évaluer le caractère attrayant de différents actifs. Par exemple, les obligations cotées BBB sont intéressantes sur le plan du rendement, du risque et du test du capital minimal. Par contre, si ces obligations deviennent de moindre qualité, les charges de capital additionnelles seront importantes. Compte tenu de l’étroitesse du marché des titres de qualité inférieure au Canada, il pourrait être difficile de sortir de cette position.

Le tableau ci-dessous montre que le risque influence vraiment le classement des catégories d’actifs économiquement efficaces. On peut voir que les actions privilégiées deviennent beaucoup moins attrayantes, tandis que les produits américains structurés de haute qualité arrivent dans le haut de la liste.

Catégorie d’actifs Prime de risque nette Valeur à risque par catégorie d’actif Prime de risque nette/valeur à risque Rang de la prime de risque nette Rang du ratio prime de risque nette/valeur à risque
Titres américains à revenu fixe structurés 1,54 % 2,50 % 0,62 3 1
Obligations de sociétés canadiennes cotées BBB >1 an <5 ans 1,32 % 2,40 % 0,56 4 2
Obligations de sociétés canadiennes cotées A >1 an <5 ans 1,04 % 2,40 % 0,44 5 3
Obligations de gouvernements provinciaux 0,35 % 1,20 % 0,29 7 4
Obligations de sociétés canadiennes cotées AA >1 an <5 ans 0,69 % 2,50 % 0,28 6 5
Actions privilégiées 6,44 % 30,00 % 0,21 1 6
Actions 2,36 % 35,00 % 0,07 2 7
Obligations du gouv. fédéral et d’organismes fédéraux 0,10 % - - 8 8

Source : Données de marché FTSE et Barclays, hypothèses internes relatives aux marchés de capitaux de Gestion SLC et règles du test du capital minimal du BSIF

Le traitement comptable et la gestion des gains et pertes réalisés sont également importants. Les gestionnaires de placements doivent travailler en étroite collaboration avec les assureurs afin d’aider à éviter des opérations qui mèneraient à des surprises comptables et à des maux de tête dans la production de déclarations. Par exemple, si le gestionnaire vend une obligation à perte, y a-t-il un gain compensatoire à réaliser? L’étroite collaboration avec l’équipe de direction peut permettre au portefeuille d’être un outil comptable avantageux, plutôt qu’une source de volatilité comptable indésirable. Un portefeuille personnalisé, par opposition à un fonds en gestion commune, est mieux positionné pour intégrer ces aspects dans la gestion des placements pour un assureur de dommages.

Êtes-vous prêt à mettre au point votre portefeuille?

Compte tenu de la situation actuelle du marché et de l’importance des rendements de placements pour les assureurs de dommages, nous sommes convaincus que le moment est tout indiqué pour passer en revue votre portefeuille.

Voici 3 façons pour les assureurs de dommages de se démarquer de leurs concurrents :

  1. Tenez compte de l’environnement de la pandémie de COVID-19. Votre société a-t-elle pu se maintenir à flot pendant cet événement catastrophique? Modélisez l’impact des événements défavorables ou imprévus sur votre portefeuille pour aider à éviter ces situations à l’avenir.
  2. Analysez vos pairs pour comprendre comment votre société se compare aux autres dans l’industrie. Comment  votre effet de levier et vos dépenses en capital se positionnent-ils?
  3. Évaluez votre portefeuille de base. Manquez-vous une occasion de vous diversifier géographiquement en choisissant des actifs efficaces pour le capital ou récoltez-vous un rendement excédentaire en investissant dans des actifs privés?

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