Faits saillants
- Les taux des obligations canadiennes demeurent élevés malgré les baisses de taux des banques centrales.
- Le contexte de resserrement des écarts et de hausse des taux oblige les investisseurs à examiner le profil risque-rendement de leurs portefeuilles de titres à revenu fixe.
- Les assureurs canadiens doivent être conscients des nouvelles exigences en matière de communication de l’information sur les risques climatiques, qui mettent notamment l’accent sur les émissions financées.
En 2025, les assureurs évoluent dans un environnement complexe façonné par les baisses de taux de la Banque du Canada, des taux obligataires atteignant des sommets, et la volatilité record des marchés des actions – le tout dans un contexte d’incertitude géopolitique et de réglementations en évolution. Si le resserrement des écarts de taux et le développement des questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG) ajoutent à la complexité, il demeure crucial d’investir stratégiquement dans des titres de créance. Dans ce bulletin, nous plaidons pour la poursuite de ces placements stratégiques et présentons certaines modifications réglementaires récentes touchant les investisseurs du secteur de l’assurance au Canada.
Plaidoyer pour placements à revenu fixe
Malgré les baisses de taux de la Banque du Canada en 2024, les taux obligataires demeurent élevés pour l’ensemble des échéances, et dépassent souvent leurs niveaux de la fin de 2023 et leurs moyennes sur 10 ans. Certains placements à revenu fixe peuvent offrir un potentiel de rendement similaire à celui des actions, mais avec des exigences en matière de capital nettement inférieures, ce qui en fait une option attrayante pour les assureurs. Toutefois, le resserrement des écarts de taux crée de nouveaux défis, et oblige les assureurs à évaluer avec soin le potentiel de rendement par rapport aux risques de placement.
Le casse-tête du crédit : trouver l’équilibre entre taux attrayants et faibles écarts
Les assureurs peuvent relever les défis liés aux titres de créance en se concentrant sur trois aspects clés : le rendement global, le rendement excédentaire et les cadres d’investissements guidés par le passif.
1. Rendement global : De faibles écarts de taux n’engendrent pas nécessairement de faibles rendements. Les données historiques montrent que les taux sont un meilleur indicateur des rendements futurs pour les créances de qualité investissement. Comme le montre la figure 1, les rendements prévisionnels sur un an et trois ans sont souvent plus élevés en période de resserrement des écarts, contrairement aux attentes. Ces résultats soulignent l’importance d’évaluer les occasions même dans un contexte où les écarts sont plus faibles.
Figure 1 : Des écarts faibles ne signifient pas des rendements globaux ultérieurs plus faibles

Source : Gestion SLC, Bloomberg, 2025. L’indice Bloomberg Canadian Corporate a été utilisé pour obtenir les renseignements sur les rendements et les écarts. Les moyennes ont été calculées au moyen de données mensuelles allant d’octobre 2002 à novembre 2024. Les rendements pour les périodes supérieures à un an sont annualisés. Les rendements passés ne sont pas garants des résultats futurs. Il n’est pas possible d’investir directement dans un indice.
2. Rendement excédentaire : Nous définissons le rendement excédentaire comme la différence entre le rendement des titres sensibles au crédit et celui des titres sans risque à duration égale (titres du gouvernement du Canada). Pour que les titres sensibles au crédit surperforment, leurs écarts de taux et les fluctuations des écarts doivent générer un rendement supérieur à celui des titres sans risque.
Dans le graphique qui suit, le point mort de l’élargissement des écarts sur un an indique quel élargissement des écarts permettrait d’obtenir un rendement excédentaire nul (0 %) au cours des 12 prochains mois. Les écarts des titres à court et à moyen terme offrent généralement une meilleure protection que ceux des titres à long terme en raison d’une sensibilité moindre aux écarts.
Figure 2 : Point mort de l’élargissement des écarts sur un an pour 2025 – la marge de sécurité diminue (points de base)

Sources : Gestion SLC, Bloomberg, au 3 décembre 2024. L’indice Bloomberg Canadian Corporate a été utilisé pour obtenir les renseignements sur les écarts et la duration nécessaires au calcul du point mort de l’élargissement des écarts.
3. Cadres d’investissements guidés par le passif : En vertu de la Norme internationale d’information financière (IFRS) 17, le découplage des évaluations de l’actif et du passif nécessite une gestion plus étroite de l’exposition au crédit. Le maintien d’un certain niveau de placements en titres de créance aide à stabiliser les bilans, même en période de resserrement des écarts. Cela montre à quel point les assureurs doivent trouver l’équilibre entre les stratégies d’investissements guidés par le passif et l’optimisation du rendement.
En 2025, les assureurs seront confrontés à un environnement complexe. Une stratégie globale doit équilibrer le rendement global, le rendement excédentaire et les approches d’investissements guidés par le passif. En outre, les assureurs canadiens peuvent tirer parti d’un élargissement vers le marché obligataire américain, qui donne accès à un plus grand éventail d’émetteurs et de structures, ce qui peut améliorer le rendement, la résilience du portefeuille et l’exposition à divers secteurs. En élargissant leur horizon de placement, les assureurs canadiens peuvent affiner leurs portefeuilles de titres de créance, en profitant d’occasions de valeur relative au-delà des frontières.
Questions réglementaires : Ligne directrice 2025 sur le TSAV et gestion des risques climatiques
La ligne directrice 2025 sur le test de suffisance du capital des sociétés d’assurance-vie (TSAV), qui est entrée en vigueur le 1er janvier 2025, apporte des changements importants aux exigences en matière de capital pour les compagnies d’assurance-vie, notamment en ce qui concerne le calcul du risque de garanties de fonds distincts, en remplacement de la méthode actuelle. Dans le cadre de l’approche standard, les exigences en matière de capital seront déterminées en appliquant des chocs au passif lié aux garanties de fonds distincts, à la place des modèles internes actuels et de l’approche factorisée. Une autre mise à jour importante autorise le « true look through » pour les fonds négociés en bourse (FNB) dans des conditions spécifiques, ce qui permet aux assureurs de calculer les facteurs de risque de crédit et de marché sur la base des expositions sous-jacentes. Cette modification pourrait rendre les FNB aussi efficaces sur le plan du capital que les participations directes pour les assureurs-vie.
Mise à jour de la Ligne directrice B-15 du BSIF
En 2023, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) a introduit des initiatives de gestion des risques climatiques pour les assureurs canadiens dans la Ligne directrice B-15 : Gestion des risques climatiques. Cette ligne directrice vise à renforcer les capacités des assureurs en matière de risques climatiques et à améliorer la transparence dans la gestion des risques liés au climat. La réglementation exige des assureurs canadiens qu’ils rendent compte des risques climatiques liés à leurs activités et à leurs placements, en mettant l’accent sur les émissions financées, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs portefeuilles de placements.
En février 2025, le BSIF a annoncé qu’il mettrait à jour la Ligne directrice B-15 afin de l’aligner sur les exigences correspondantes du Conseil canadien des normes d’information sur la durabilité (CCNID), qui ont été publiées en décembre 2024. Ces exigences comprennent le report des dates de communication des émissions financées. Le BSIF a publié la version actualisée de la Ligne directrice B-15 le 7 mars 2025. Les émissions financées figurant dans le bilan doivent désormais être communiquées pour l’année d’imposition 2028, tandis que les émissions financées des assureurs ayant des activités de gestion d’actifs doivent être communiquées pour l’année d’imposition 2029. Le BSIF a l’intention de tenir des consultations sur les attentes en matière de communication de l’actif géré hors bilan le courant de cette année.
Les prochaines étapes pour les assureurs sont les suivantes :
- Comprendre les normes du Partnership for Carbon Accounting Financials (PCAF) – Le PCAF fournit un cadre normalisé pour mesurer les émissions financées dans différentes catégories d’actifs, telles que les obligations de sociétés et les actions. Le BSIF demande aux assureurs d’utiliser la dernière norme PCAF, qui est devenue la norme du secteur.
- Déterminer le champ d’application – La possibilité de calculer les émissions financées associées aux placements d’un assureur varie selon l’instrument financier. Pour plusieurs catégories d’actifs, il se peut que les données ou méthodologies nécessaires au calcul des émissions financées ne soient pas disponibles. Les assureurs ne sont généralement pas tenus de communiquer l’information liée aux catégories d’actifs sans méthodologie établie, mais ils doivent fournir cette explication dans l’information qu’ils communiquent.
- Mettre en place un processus documenté – Pour que les rapports soient exacts et cohérents, il faut consigner les méthodes utilisées, communiquer les hypothèses et combler les lacunes.
À Gestion SLC, nous pouvons offrir du soutien pour le calcul des émissions financées, la consignation des processus et la préparation aux obligations plus larges du BSIF et de l’Autorité des marchés financiers (AMF) en matière de communication de l’information climatique, afin d’aider nos Clients à répondre à leurs besoins en la matière.
Composer avec l’incertitude en 2025
Pour l’instant, le contexte global des placements demeure incertain, avec des facteurs comme l’inflation, les tensions géopolitiques et les politiques des banques centrales qui continuent d’alimenter la volatilité. Toutefois, face à ces défis, les placements à revenu fixe peuvent rester une option intéressante pour les assureurs, certaines émissions pouvant offrir des rendements attrayants avec de faibles exigences en matière de capital. En restant agiles et informés, les assureurs peuvent composer avec l’incertitude et se positionner pour une stabilité à long terme en 2025 et au-delà.
Sources : Bloomberg, Bureau du surintendant des institutions financières, Gestion SLC, 2025.
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