Les menaces tarifaires se poursuivent, et certains droits de douane sont mis en œuvre. Pendant ce temps, les travaux plus formels sont menés en arrière-plan. Le 1er avril, le président américain Donald Trump recevra un rapport qui devrait conduire à l’annonce d’une série de droits de douane réciproques le lendemain. La question est de savoir quelle sera leur portée. S’agira-t-il d’une poignée de produits ou de milliers?
À l’ère moderne, les droits de douane ont eu tendance à être utilisés avec parcimonie. L’infâme gaffe des États-Unis dans les années 30 a suffi à éduquer les futures légions d’économistes et de décideurs. À l’époque, les droits de douane américains Smoot-Hawley sur des milliers de produits ont poussé les autres pays à prendre des mesures de rétorsion vigoureuses. Le commerce mondial s’est effondré et la Grande Dépression s’est aggravée.
On ne sait toujours pas si les ambitions tarifaires de cette administration vont au-delà de la tentative de corriger les inégalités commerciales, ou si l’objectif est de générer des recettes fiscales. Contrairement au système d’impôt progressif sur le revenu des personnes physiques, dans lequel les taux augmentent avec le revenu, les droits de douane sont régressifs. Comme dans le cas d’une taxe sur les ventes, chaque acheteur paie la même chose, quels que soient ses moyens.
Le rapport d’avril et les actions qui en découlent devraient contribuer à révéler une grande partie de cette orientation politique. À l’heure actuelle, l’incertitude à l’échelle mondiale et la politique commerciale des États-Unis atteignent ou frôlent des sommets inégalés. L’ampleur et la portée des droits de douane appliqués jusqu’à présent, qui invitent à leur tour à des représailles proportionnelles, ont été beaucoup plus importantes qu’initialement prévu.
Sources : Bloomberg, Financial Times, 2025.