Le taux Canadian Dollar Offered Rate (CDOR), qui a été établi à l’origine dans les années 1980 pour servir de base à la tarification des facilités de crédit liées à des acceptations bancaires, sert de base à des opérations dont le montant brut total dépasse 20 000 milliards de dollars canadiens, la grande majorité de ces opérations étant liée à des produits dérivés.
De nombreux acteurs du marché se souviennent probablement du scandale lié à la manipulation du taux interbancaire offert à Londres (LIBOR), qui a éclaboussé le secteur financier en 2012, entraînant des amendes de plus de 10 milliards de dollars américains pour les banques ainsi que des peines de prison pour plusieurs négociateurs impliqués. Le scandale a entraîné le passage, aux États-Unis, du LIBOR, qui repose sur le jugement subjectif d’une poignée d’individus dans certaines banques, au Secured Overnight Financing Rate (SOFR), taux basé sur le marché et dérivé du taux à un jour du marché des pensions. Le Canada est en train de procéder à un changement similaire, qui passera par l’abandon du taux pour les acceptations bancaires.
Le CDOR, qui a été la principale référence en matière de taux d’intérêt au Canada pendant des décennies, cessera d’être publié à partir de juin 2024; la majorité des nouveaux dérivés passeront cet été du CDOR au taux des opérations de pension à un jour (CORRA). L’année en cours sera marquée par de grands changements sur les marchés canadiens, car la fin du CDOR aura des répercussions importantes sur le marché canadien des titres à revenu fixe, sur le secteur des prêts hypothécaires et à la consommation et sur les sociétés et conseillers en placements.
Source : Banque du Canada, 2023.