Épisode 96

October 18, 2023

Kevin Quinlan : les changements climatiques comme risque de placement important

Kevin Quinlan est directeur, climat, Gestion SLC. Il parle du risque climatique, de rapports et de la façon dont les investisseurs pourraient utiliser ces renseignements pour éclairer leurs propres mandats de placement.

Steve Peacher : Bonjour à tous! Ici Steve Peacher, président de Gestion SLC. Je suis heureux d’animer un nouvel épisode de la série de balados Trois en cinq. Le dernier épisode remonte à plusieurs mois. Nous avons fait une pause pendant l’été, mais je suis très heureux de recommencer à diffuser des balados de la série Trois en cinq et d’animer cet épisode en compagnie de mon collègue, Kevin Quinlan, qui est directeur de notre groupe ESG sur le climat. Kevin est donc très au fait de tout ce qui touche au climat, en particulier en ce qui concerne la gestion des actifs. C’est donc de cela que nous voulons parler aujourd’hui. Merci, Kevin, d’avoir accepté mon invitation aujourd’hui.

Kevin Quinlan : Merci beaucoup, Steve, de m’avoir invité.

Steve Peacher : Je voudrais tout d’abord parler du rapport publié par notre Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques. C’est le premier rapport que nous publions à Gestion SLC. Bien sûr, le climat est toujours au cœur de l’actualité. Je pense que le monde entier, et certainement l’Amérique du Nord, a connu l’un des étés les plus chauds. Ce sujet a animé beaucoup de discussions au cours des derniers mois. Pourriez-vous nous expliquer que contient le rapport publié par le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques? Pourquoi devrions-nous en tenir compte? Quels renseignements devrait contenir un tel rapport?

Kevin Quinlan : Je répondrai à ces questions très pertinentes avec plaisir, Steve. Le Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques – GIFCC – a mis sur pied un cadre de travail en 2017 facilitant la préparation de rapports financiers sur le changement climatique. Il peut désormais être utilisé pour préparer des rapports pour tous les secteurs de l’économie. Les recommandations sur la communication d’information se divisent en quatre catégories principales : gouvernance, gestion des risques, stratégie, et mesures et cibles. Comme vous l’avez mentionné, Titres à revenu fixe SLC a publié son premier rapport cette année en utilisant le cadre fourni par le GIFCC. Il s’agit en fait de décrire la manière dont nous abordons le risque climatique au sein de la société, de présenter certains des outils créés et les mesures prises pour nos Clients qui ont des objectifs climatiques. En fin de compte, c’est une question de risque. En tant que gestionnaires du capital de nos Clients, nous devons comprendre les risques de placement importants liés aux changements climatiques pour nos sociétés en portefeuille. Il peut s’agir de risques physiques, comme les sécheresses, les inondations et les incendies de forêt, ainsi que les risques de transition, notamment les changements technologiques et la tarification du carbone. L’importance de ces risques dépend de nombreux facteurs, notamment des objectifs du Client. Pour ce qui est des raisons pour lesquelles les Clients devraient en tenir compte, avec l’accélération des effets des phénomènes météorologiques extrêmes, divers organismes de réglementation commencent à exiger des caisses de retraite et des assureurs qu’ils s’alignent avec le GIFCC. Ainsi, les Clients qui doivent répondre aux exigences en matière de risque climatique d’un organisme de réglementation peuvent consulter notre rapport et voir comment nous pouvons les aider à le faire.

Steve Peacher : Comme vous le savez, la communauté financière met l’accent sur le risque climatique. Tant les gestionnaires d’actifs que nos Clients ont mis de plus en plus l’accent sur le risque climatique au cours des dernières années. Il me semble qu’il y a cinq ou sept ans, nous n’en parlions jamais. Aujourd’hui, on a parfois l’impression que c’est tout ce dont les gens veulent parler. Par conséquent, je pense que les gens ont autant de questions que d’opinions, et je sais que nos Clients en ont aussi. Quelles sont les questions que vos Clients vous posent le plus fréquemment concernant le risque climatique et la manière dont ils devraient en tenir compte dans leurs portefeuilles?

Kevin Quinlan : Bonne question. Je dirais donc que les Clients demandent souvent un rapport sur l’empreinte carbone de leurs placements. Pour ce faire, vous devez calculer ce que l’on appelle les émissions financées. Il s’agit d’un terme que vous entendrez souvent dans ce domaine de la gestion d’actifs. En tant qu’investisseur, il s’agit de votre part des émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise. Il y a beaucoup de nuances sur les plans de la valeur d’entreprise, de la valeur comptable et des méthodes d’évaluation. Mais en fin de compte, il s’agit de prendre les émissions globales de gaz à effet de serre d’une entreprise, d’en attribuer une part à votre placement et de se baser sur la taille de celui-ci par rapport à la valeur globale de l’entreprise. La question qui se pose alors est la suivante : pourquoi un Client voudrait-il faire cela? Qu’est-ce qui pourrait les motiver? Il y a plusieurs raisons nommées lors des conversations avec les Clients. Tout d’abord, comme je l’ai déjà mentionné, nous constatons que cela est exigé par de nombreux organismes de réglementation. Ils demandent des renseignements sur les émissions financées par les placements. D’une certaine manière, il s’agit d’un indicateur du risque de transition. La deuxième raison est que si un Client s’engage à atteindre la carboneutralité, le fait de disposer de ces données est un moyen utile d’établir une valeur de référence et de suivre les progrès accomplis. C’est une approche très courante. Troisièmement, l’empreinte carbone vous donne un aperçu des occasions et des risques pouvant être liés au portefeuille. Parfois, les Clients veulent simplement se comparer à leurs pairs. Parfois, les Clients veulent simplement se comparer à leurs pairs et comparer les chiffres. L’un des problèmes, bien sûr, est la qualité des données. Certaines entreprises ne déclarent pas leurs émissions de gaz à effet de serre ou fournissent des renseignements incomplets. Dans ce cas, il faut utiliser des indices de référence. Cela varie aussi considérablement selon la catégorie d’actifs. Ainsi, pour les titres à revenu fixe publics en général, il existe un grand nombre de données publiques de bonne qualité que vous pouvez obtenir pour effectuer des calculs. De nombreux émetteurs privés de titres à revenu fixe ne publient pas, ou ne surveillent pas leurs propres émissions. Il faut donc combler ces lacunes, comme je l’ai déjà mentionné. Pour certaines catégories d’actifs, titrisées, il n’existe pas encore de méthodologie de calcul. Il faut donc combler les lacunes. La seule chose que je voudrais dire aux Clients, c’est qu’il n’y a pas d’indicateur parfait lié aux émissions de carbone et, dans le cas des émissions financées, l’indicateur se fonde sur des données rétrospectives. Cet indicateur ne permet donc pas de connaître l’orientation ni la stratégie d’une entreprise. Ainsi, bien qu’il s’agisse d’un point de données, il est important d’avoir une vue d’ensemble lors de l’évaluation du risque climatique.

Steve Peacher : Il y a une grande différence dans le parcours des divers Clients institutionnels. Certains de vos Clients, en particulier en Europe, sont déjà bien avancés. Ils ont établi leur propre cadre. Ils savent ce qu’ils recherchent. Ils savent les rapports qu’ils souhaitent obtenir auprès de leurs gestionnaires d’actifs. Ils connaissent leurs cibles. D’autres essaient encore d’appréhender la situation et de comprendre comment ils sont censés l’aborder. Cependant, il y a tant d’information qui circule qu’ils trouvent cela déroutant, et sont désemparés. Par quoi doivent-ils commencer? Que leur dites-vous si vous essayez, s’ils essaient, en quelque sorte, de commencer à établir leur propre approche en matière d’intégration du risque climatique dans leurs portefeuilles?

Kevin Quinlan : Bonne question. Tout d’abord, ils ont raison de dire que cela est déroutant. Il y a beaucoup de bruit de fond. Comme vous l’avez mentionné précédemment, je fais partie de l’équipe des placements durables de Gestion SLC, et nous nous efforçons vraiment de garder les choses simples. Bref, vous devez déterminer ce qui est pertinent pour le Client, car il y a beaucoup de bruit de fond. Vous devez donc vous en tenir à ce qui est le plus pertinent et utile pour le Client. Donc, pour un Client qui commence à s’engager dans cette voie, ou qui se demande ce que cela signifie, je commencerais par les principes de base : il ne faut pas demander quelque chose simplement parce qu’on pense que tout le monde le demande. Les besoins varient d’un Client à l’autre. Il vous faut découvrir ce qui convient au Client en fonction de ses objectifs. Les équipes des placements sont souvent les mieux placées pour suggérer des placements. Et cela nous ramène à ce que j’ai dit au début, à savoir que même si nous décrivons dans le rapport comment la société aborde le risque climatique, les risques et les occasions de placement liés aux changements climatiques ne sont pas tous pertinents pour les mêmes raisons, d’une catégorie d’actifs à une autre. Cela dépend de la région géographique, de l’horizon de placement et, bien sûr, de la stratégie de placement adoptée par le Client. Il est donc préférable de vous entretenir avec le Client, afin de comprendre quelle importance il accorde au risque climatique.

Steve Peacher : Le risque climatique est un thème si important, et continuera de prendre encore plus d’importance à l’avenir, pour la communauté financière et les investisseurs. Cinq minutes ne suffisent pas pour faire le tour de la question. Nous pourrions donc parler de ce sujet pendant 5 jours et avoir encore beaucoup de choses à discuter. Mais, ce dont nous avons parlé résume bien cette question très complexe. J’aime terminer chaque émission en posant une question personnelle à mon invité. Vous avez grandi dans l’Ouest du Canada, à Victoria, puis vous avez étudié à Vancouver. J’ai deux questions. Ma première est la suivante : si quelqu’un envisage de visiter la Colombie-Britannique pour la première fois – j’ai moi-même visité Victoria et Vancouver que j’ai beaucoup aimées – et vous demande de lui nommer une activité ou un endroit incontournable à Vancouver ou Victoria, que lui suggériez-vous? Quelle serait votre activité ou quel serait votre endroit coup de cœur, si vous deviez en choisir un seul?

Kevin Quinlan : Excellente question, quoique difficile à répondre! Mais, puisque j’ai grandi là-bas et que j’ai vécu dans différentes villes, mon point de vue n’est pas impartial. Évidemment, l’attrait de Vancouver réside dans le fait qu’il est possible d’aller à la plage, d’être au bord de l’océan et de se rendre au sommet d’une montagne enneigée, et ce, en moins de 90 minutes en raison de la proximité. Vous ne pouvez pas vous tromper si vous vous rendez à Stanley Park, un beau parc situé au centre-ville de Vancouver. Il y a Seawall, qui est l’un de mes parcours préférés pour faire de la course à pied; je suis un grand amateur de course à pied. On a une vue imprenable sur la ville, l’océan et les montagnes, peu importe où on se trouve sur le parcours. Je ne connais personne qui a été déçu de cet endroit, quelle que soit la période de l’année où il s’y est rendu. C’est toujours un endroit spectaculaire. Je recommande fortement de visiter Stanley Park et Seawall, si vous n’avez que quelques heures pour visiter Vancouver.

Steve Peacher : Dernière question! Comme vous le savez, j’ai déjà pris un hydravion de Vancouver à Victoria. Vous dites que vous prenez souvent le traversier, mais vous avez aussi pris un hydravion. Ce fut pour moi une expérience formidable. Que préférez-vous? Si vous aviez le choix, préféreriez-vous prendre l’avion ou le traversier lors d’une journée splendide?

Kevin Quinlan : C’est une question polarisante pour quelqu’un qui a grandi dans l’Ouest, car je ne suis pas impartial, ayant passé une bonne partie de mon enfance et de mon adolescence à faire des allers-retours en traversier. Je dois dire que j’ai un faible pour le traversier, et c’est peut-être parce que je n’habite plus à Victoria. J’aurais peut-être répondu autrement si j’habitais encore là-bas. Mais, quand je suis en visite, je préfère prendre le traversier. La vue est assez incroyable. Parfois, avec un peu de chance, on peut apercevoir un grand groupe d’orques nageant tout près du traversier. C’est toujours très impressionnant. La traversée dure environ 90 minutes. Mais, si vous devez prendre le traversier un vendredi sur deux pendant une décennie, cette traversée perd tout son charme. Aujourd’hui, je suis très nostalgique, donc je ne manque pas l’occasion de prendre le traversier quand je suis en visite. C’est toujours un voyage très plaisant, et le paysage de la côte ouest est à couper le souffle.

Steve Peacher : Sans aucun doute! J’aimerais tellement m’y rendre. Kevin, je vous remercie d’avoir répondu à mes questions. Je remercie également nos auditeurs d’avoir écouté cet épisode de Trois en cinq.

Kevin Quinlan : Merci, Steve.

 

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