Au moment où j’écris ces lignes, la guerre en Ukraine entre dans sa quatrième semaine. Après deux ans de pandémie, une autre tragédie est presque inimaginable.

Comme investisseurs, il est difficile de prévoir les bouleversements géopolitiques. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a littéralement changé l’ordre mondial en quelques jours et semaines. De tels événements peuvent avoir un effet extrêmement perturbateur sur les prix du marché – habituellement de courte durée – et détournent souvent l’attention des thèmes importants à long terme. Dans ce genre de situation, les stratèges en macroéconomie mettent généralement de l’avant les avantages de voir au-delà des manchettes. Ils conseillent de se concentrer sur l’étape actuelle du cycle économique, la trajectoire des taux d’intérêt et la confiance des consommateurs.

Et pourtant, après plusieurs semaines à réfléchir aux conséquences du conflit, nous voyons que cela teinte nos perspectives macroéconomiques mondiales. Même si bon nombre d’actifs ont déjà rebondi après leur recul initial, nous portons une attention particulière à l’incidence que la situation aura sur notre façon de voir les choses à moyen terme. Voici notre position.

Les sanctions directes et indirectes ont un impact

À mesure que l’invasion de l’Ukraine se poursuit et que la crise humanitaire prend de l’ampleur, les États-Unis et ses alliés rompent leurs liens économiques avec la Russie. De plus, un nombre croissant d’entreprises occidentales cessent volontairement leurs activités dans la région.

La Russie est de plus en plus isolée. Les sanctions imposées nuisent à ses échanges commerciaux et l’ont débranchée du système financier mondial. Les États-Unis et ses alliés espèrent que cet éventail de sanctions ciblées permettra de mettre fin rapidement aux pertes humaines. Le gel des réserves de la banque centrale russe a eu un impact immédiat sur le rouble, qui s’est fortement déprécié par rapport aux autres grandes monnaies. Il est toutefois difficile de prévoir combien de temps il faudra pour résoudre le conflit.

Les pressions inflationnistes s’intensifient

L’inflation mondiale était déjà élevée avant l’invasion, mais elle continue de grimper sous la menace d’un choc d’offre dans les secteurs de l’énergie et de l’alimentation. La part de la Russie dans le PIB mondial est modeste, mais en tant qu’important producteur d’énergie et de métaux, le pays a une incidence considérable sur les prix des produits de base à l’échelle mondiale. Les sanctions contre les sociétés pétrolières russes rendent les prix du pétrole et du gaz naturel très volatils en raison du risque accru d’une perturbation de l’offre. Les États-Unis ont banni les importations de pétrole et de gaz naturel russes et comptent sur les producteurs américains et du Moyen-Orient et pour combler le manque.

La Russie et l’Ukraine sont aussi de grands exportateurs de blé et d’autres céréales. Comme les stocks mondiaux sont déjà sous la moyenne, le risque élevé de ruptures d’approvisionnement fait grimper les prix de ces aliments de base.

Les banques centrales sont résolues

Malgré l’incertitude, la Réserve fédérale américaine (la Fed), la Banque du Canada et la Banque d’Angleterre continuent de resserrer leurs politiques monétaires. La Banque centrale européenne, qui est plus susceptible de suspendre ses mesures de resserrement que les autres banques centrales, réduit rapidement ses achats d’actifs et pourrait commencer à relever ses taux cette année. L’inflation soutenue pousse les banques centrales à agir. La Fed devrait procéder à six nouvelles hausses de taux d’ici la fin de l’année et commencer à réduire son imposant portefeuille d’actifs dans les prochains mois.

Assurer un atterrissage en douceur

Il ne fait aucun doute que les conditions financières mondiales se resserreront à mesure que les banques centrales ajusteront leurs politiques. L’inflation doit être jugulée, mais la prudence est de mise pour le faire sans nuire à la croissance.

Heureusement, dans la plupart des économies développées, le marché du travail est solide, le taux d’épargne des ménages et élevé et les bilans des entreprises sont sains. Le prix des actifs reflète aussi le rythme prévu des hausses de taux d’intérêt puisque les banques centrales ont été transparentes sur leurs plans.

Mot de la fin

À Gestion SLC, c’est notre travail de surveiller et d’analyser les marchés financiers en périodes de calme comme en périodes de volatilité. Toutefois, le rendement d’un placement ou d’une catégorie d’actif semble anodin par rapport à la dévastation causée par la guerre en Ukraine. Nous sommes toujours pleinement engagés envers nos Clients, mais nous ne perdons pas de vue la gravité de la situation et les lourdes pertes humaines. D’abord et avant tout, nos pensées vont au peuple ukrainien, et nous espérons qu’une solution diplomatique pacifique prévaudra.

Si vous avez des questions sur votre portefeuille, n’hésitez pas à communiquer avec nous.

 

À propos de Gestion SLC

La marque Gestion SLC désigne les activités de gestion d’actifs institutionnels de la Sun Life ainsi que de la société Sun Life Capital Management (U.S.) LLC aux États-Unis et de la société Gestion de capital Sun Life (Canada) inc. au Canada. La société Gestion de capital Sun Life (Canada) inc. est inscrite comme gestionnaire de portefeuille, gestionnaire de fonds de placement et courtier sur le marché dispensé au Canada, et comme gestionnaire d’opérations sur marchandises en Ontario. La société Sun Life Capital Management (U.S.) LLC est inscrite comme conseiller en placement auprès de la Securities and Exchange Commission des États-Unis. Elle est également inscrite comme Commodity Trading Advisor (conseiller en opération sur marchandises) et Commodity Pool Operator (gestionnaire de fonds marché à terme) auprès de la Commodity Futures Trading Commission en vertu du Commodity Exchange Act. De plus, elle est membre de la National Futures Association.