Épisode 73

NOVEMBER 17, 2022

Rich et John parlent des stratégies de crédit multiactif

Rich Familetti, premier directeur des placements, rendement global associé aux placements à revenu fixe, Gestion SLC, et John Fekete, chef des marchés financiers à Crescent Capital, discutent des avantages potentiels des placements dans les stratégies de crédit multiactif dans la conjoncture actuelle.

Steve Peacher : Bonjour tout le monde. Ici Steve Peacher, président de Gestion SLC. Merci de vous joindre à nous pour cet épisode de « Trois en cinq ». Je suis très heureux d’accueillir aujourd’hui deux participants : Rich Familetti, qui dirige notre équipe de rendement global associé aux placements à revenu fixe, et John Fekete, haut responsable de Crescent où il dirige les activités liées aux marchés des capitaux, y compris les placements dans les obligations à rendement élevé, les prêts et autres titres du genre. John et Rich pilotent ensemble une stratégie multisectorielle pour Gestion SLC. Merci de nous consacrer quelques minutes.

Richard Familetti : Merci de nous recevoir.

Steve Peacher : Commençons par une question générale. Pourquoi un investisseur opterait-il pour un produit multisectoriel au lieu de se fier à son propre jugement et d’investir séparément dans les différentes catégories d’actif que peut réunir un produit multisectoriel?

Richard Familetti : D’abord pour profiter d’une répartition stratégique des titres à revenu fixe prenant en compte les rendements à long terme, les corrélations entre les catégories d’actif et le stade actuel du cycle du crédit. Par exemple, notre stratégie de crédit multiactif repose sur une telle vision stratégique des catégories d’actif dans lesquelles nous sommes susceptibles d’investir. De plus, nous apportons des modifications tactiques à cette répartition en fonction des occasions repérées par nos groupes de gestion de portefeuille et de notre propre point de vue sur les marchés du crédit. Les corrélations et les rendements des secteurs des titres à revenu fixe pouvant changer rapidement, il est très utile de pouvoir compter sur des professionnels capables de découvrir promptement des titres prometteurs qui contribuent à orienter nos pondérations sectorielles.

John Fekete : Dans le même sens, j’ajouterai que nous vivons dans un monde beaucoup plus interconnecté qu’avant, dans lequel l’agilité et la diversification sont donc plus importantes que jamais. Je crois que nous sommes capables de prendre des décisions reposant sur une vue d’ensemble, en équilibrant les catégories d’actif dont Rich vient de parler de façon à obtenir le résultat voulu, qu’il s’agisse de faire fructifier le capital, d’obtenir un revenu durable ou de limiter les risques. Nous avons les outils pour le faire.

Steve Peacher : Il y a un an, les marchés des titres à revenu fixe avaient très peu de valeur à offrir, vu les taux d’intérêt extrêmement bas et les écarts très serrés. Or, en douze mois, la situation a changé du tout au tout, notamment sur le plan des écarts. Les gens s’inquiètent de facteurs macroéconomiques comme l’inflation et le relèvement des taux de la Fed, les investisseurs craignent une récession. Par conséquent, les choses bougent. Parmi les secteurs que vous suivez dans le cadre de votre stratégie, lesquels vous paraissent offrir une valeur intéressante dans la conjoncture actuelle?

John Fekete : Comme vous l’avez dit, la situation s’est nettement embellie depuis un an. De toute évidence, il y a une foule de possibilités à explorer sérieusement. Dans bien des cas, les obligations à rendement élevé et les prêts bancaires offrent des rendements à deux chiffres que nous n’avions pas vus depuis très longtemps. Nous relevons aussi des occasions du côté du crédit structuré, en particulier dans les titres garantis par des prêts, et nous examinons activement certaines d’entre elles – les titres garantis par des prêts offrent un taux de rendement interne d’environ 15 % dans les tranches de premier rang et potentiellement plus élevé dans les tranches de dernier rang. Les possibilités ne manquent donc pas. Les marchés ne sont pas très optimistes, mais c’est précisément le contexte dans lequel il faut se pencher sur ces occasions, ce à quoi nous nous appliquons en ce moment.

Richard Familetti : J’ajouterai deux choses. Premièrement, en plus de l’avantage dont nous disposons dans le crédit titrisé et structuré, ces secteurs présentent actuellement la plus forte décote d’illiquidité des dernières années. Selon ce qui ressort de nos recherches, les tests de résistance révèlent que bon nombre des opérations de crédit structuré dans divers secteurs s’appuient sur un actif sous-jacent de bonne qualité, de sorte que vous avez tout intérêt à investir dans de telles créances si vous avez un horizon de placement raisonnable, si vos placements sont bien souscrits et si vous obtenez un rendement semblable à celui des titres à rendement élevé de qualité moyenne ou élevée. Deuxièmement, bien que ce soit un peu moins palpitant, les obligations de sociétés de première qualité à duration courte ou moyenne sont tout aussi intéressantes en raison de leur rendement absolu. En effet, à six pour cent pour une échéance de deux ou trois ans, ces titres présentent un rapport risque-rendement inhabituellement avantageux, compte tenu du rendement absolu.

Steve Peacher : Votre stratégie faisant appel à des actifs moins liquides, vous devez gérer la liquidité du portefeuille tout en procédant à des modifications tactiques au gré de l’évolution des valeurs relatives sur le marché. Brièvement, j’aimerais savoir comment vous gérez cette liquidité puisque vous détenez à la fois des actifs liquides et illiquides, et en quoi cette gestion recoupe, accroît ou limite votre capacité d’opérer des mouvements tactiques face aux variations de la valeur relative sur le marché.

Richard Familetti : Si vous me permettez, je préciserai que notre stratégie a recours à des créances privées qui constituent une excellente source de diversification par rapport aux titres de créance négociés sur les marchés publics. Ces créances privées comportent certes un élément d’illiquidité et de complexité, mais nous les jugeons très avantageuses sur le plan du revenu ajusté au risque. Le problème de liquidité n’est pas si grave puisque nous les pondérons à hauteur de quinze à vingt pour cent du portefeuille, soit beaucoup moins que les titres de créance publics. Par ailleurs, nous conservons toujours deux ou trois pour cent d’effets de trésorerie pour saisir des occasions de placement ou combler un besoin de liquidité. Enfin, notre stratégie se distingue par la façon dont nous opérons des transferts entre les catégories d’actif; au lieu d’obliger les gestionnaires de portefeuille à prendre des décisions de liquidité à un moment qu’ils jugent inopportun, nous avons parfois recours à une légère superposition d’instruments dérivés pour apporter des ajustements à des secteurs, après quoi nous faisons lentement passer les créances sous-jacentes d’un volet à l’autre de notre stratégie.

John Fekete : J’ajouterai rapidement qu’en plus de notre compartiment habituel de deux ou trois pour cent d’effets de trésorerie, nous disposons d’un ensemble d’actifs à forte capitalisation de première qualité plus liquides qui peuvent être encaissés assez rapidement. Ce segment du portefeuille peut constituer une ancre de liquidité qui nous permettra d’investir dans des titres moins liquides à rendement plus élevé, comme des titres à revenu fixe privés et des obligations à rendement élevé qui seront un vecteur de rendement à long terme.

Steve Peacher : Je manque peut-être d’objectivité, mais je pense qu’à compter de l’automne, les choses iront très bien sur les marchés du crédit dans un horizon de douze à dix-huit mois. Ce sera très utile de pouvoir modifier la répartition sectorielle d’un portefeuille au gré des changements de valeur et de l’évolution de l’économie et des écarts de crédit, alors que les prix des obligations d’État commenceront à monter vu l’arrêt des hausses de taux de la Fed. Le moment me paraît propice pour investir dans ces marchés et dans ce genre de produit. Notre conversation arrive donc à point nommé. Dans un tout autre ordre d’idées, je sais que vous êtes tous deux partisans des équipes sportives de Philadelphie, bien que vous habitiez sur les rives opposées du continent. J’ai donc deux questions pour vous. Premièrement, malgré la défaite des Phillies en Série mondiale, quel est votre meilleur souvenir de la performance de l’équipe durant cette série ou en fin de saison? Deuxièmement, pensez-vous que les Eagles vont remporter le Super Bowl?

John Fekete : Je vais laisser Rich parler de la défaite crève-cœur des Phillies. Tout semble sourire aux Eagles qui sont invaincus; les attentes étaient basses, comme durant la saison 2017-2018 où ils se sont faufilés en séries à la surprise générale pour vaincre les Patriots. Je vais m'en souvenir toute ma vie, le seul et unique Super Bowl remporté par les Eagles. Quatre ans plus tard, ce beau souvenir me fait penser que tous les espoirs sont permis.

Richard Familetti : Avant de parler des Phillies, je noterai que les Eagles sont donnés favoris par les parieurs pour remporter le reste de leurs matchs. Je prends cela avec un grain de sel, mais l’équipe paraît solide à tous les postes et j’ai beaucoup de plaisir à la voir aller. Quant au baseball, je retiens surtout le coup de circuit de Bryce Harper qui a scellé l’issue d’un match. J’ai regardé toutes les parties avec mon frère; ça a été agréable à suivre et nous nous sommes réjouis de voir l’équipe se rendre si loin dans les éliminatoires.

Steve Peacher : Ce coup de circuit de Harper était en effet spectaculaire, comme celui de Schwarber qui a semblé franchir quatre cents pieds en une nanoseconde. Pour ce qui est du football, j’ai assisté à un seul Super Bowl, à Jacksonville, alors que les Pats ont battu les Eagles qui ont laissé la victoire leur filer des mains en fin de match. Ceci dit, nous avons eu une conversation très intéressante. Merci d’avoir accepté de vous entretenir avec moi aujourd’hui, et merci à tous d’avoir été à l’écoute de cet épisode de « Trois en cinq ».

 

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