Épisode 11

21 juillet 2021

Trois questions sur les facteurs ESG pour Anna 

Steve s’entretient avec Anna Murray, responsable mondiale des considérations ESG pour Gestion SLC afin de discuter des meilleures pratiques ESG dans le secteur immobilier commercial, et des possibilités et perspectives élargies en matière de durabilité pour les gestionnaires de placement (transcription en français seulement).

Steve Peacher : Bonjour à tous et merci d’être là pour ce prochain épisode de Trois en cinq. Je m’appelle Steve Peacher et je suis le président de Gestion SLC. Je suis très heureux d’accueillir aujourd’hui Anna Murray, qui était responsable mondiale des considérations ESG pour BentallGreenOak, notre filiale du secteur immobilier à l’échelle mondiale, et qui est maintenant responsable mondiale des considérations ESG pour Gestion SLC. Anna, merci de prendre le temps de discuter avec moi.

Anna Murray : Merci de m’avoir invitée, Steve.

Steve Peacher : Anna, parlons d’abord du secteur immobilier commercial, qui est évidemment la priorité à BentallGreenOak. Quand on regarde ce qui peut être fait à l’interne par les gestionnaires de biens immobiliers commerciaux, selon vous, quelles meilleures pratiques respectueuses de l’environnement observez-vous sur le marché de la gestion, de la promotion et des ventes immobilières?

Anna Murray : Eh bien, je vais répondre à la question en adoptant une approche un peu différente parce que je sais qu’il est tentant de parler des programmes et des initiatives ESG en place, mais, en ce qui me concerne, je crois que « meilleures pratiques » signifie de revenir à l’essentiel. Et cela veut dire une collaboration entre différents intervenants, une intégration élargie de l’entreprise et l’engagement de fournir des ressources pour la stratégie. Laissez-moi décortiquer un peu ces trois aspects. Je pense qu’un engagement collaboratif, quand les perspectives et les objectifs des divers intervenants sont pris en considération, est très efficace. Donc, cela signifie de comprendre les objectifs en général, dans l’ensemble de l’entreprise – investisseurs, Clients, tiers, etc. – et puis, bien sûr, d’embaucher différentes équipes pour l’exécution de la stratégie. La deuxième chose concerne l’intégration de l’entreprise, donc s’assurer que les équipes ESG n’agissent pas en vase clos, mais plutôt que les facteurs ESG sont intégrés à toutes les étapes du cycle de vie et dans l’ensemble de l’entreprise, ce qui favorise une approche plus holistique et mieux adaptée. Cet aspect renforce le fait que les risques ESG sont des risques d’entreprise. Les risques ESG font partie du processus de placement, ils doivent être vus comme un autre facteur à prendre en considération. Et dernièrement, il faut avoir des ressources pour la stratégie. Ainsi, les meilleures pratiques vont plus loin que les simples platitudes des facteurs ESG, elles présentent en fait des actions substantielles. Et cela requiert une équipe solide qui a les ressources nécessaires pour mener à bien les initiatives clés.

Steve Peacher : Si nous prenons du recul et réfléchissons aux facteurs ESG plus généralement, d’un point de vue de la gestion des placements, pas dans un contexte de secteur immobilier commercial, nous pouvons dire qu’il y a eu beaucoup de discussions sur le sujet au cours des deux dernières années. Selon vous, quelles sont les occasions que les gestionnaires de placement peuvent saisir pour faire avancer leurs initiatives ESG?

Anna Murray : L’année 2020, nous le savons, a été une année charnière dans le domaine des placements durables. Il y a eu une myriade de phénomènes climatiques, la pandémie, des troubles sociaux à l’échelle mondiale et des modifications de politique révolutionnaires. Par conséquent, maintenant plus que jamais, le temps est à l’alignement, à l’information et à la transparence. En ce qui concerne l’alignement, nous espérons vraiment voir une plus grande intégration pour l’établissement de normes. Par exemple, dans le secteur des placements, nous avons encore du chemin à faire avant de trouver la meilleure façon d’aligner l’approche du secteur sur les risques climatiques. Donc, plus particulièrement en ce qui concerne les indices de résilience pour les paramètres de langage. Cela voudrait dire plus de clarté pour les éléments plus techniques de l’évaluation des risques climatiques et du risque de portefeuille global. En ce qui concerne l’information, je crois que c’est vraiment l’occasion de rendre l’information plus digestible. Donc, que vous travailliez avec des équipes de placement ou des équipes des opérations, il est possible de fournir les données ESG de sorte qu’elles soient adaptées aux différentes divisions. Cela les aidera à mieux comprendre l’importance, les risques et les possibilités. L’information est importante. Il ne suffit plus de simplement consigner les données ESG. On nous demande de plus en plus de précisions sur les résultats et sur la façon d’intégrer les facteurs ESG. Puis, pour finir, plus de transparence. Pour parler franchement, nous sommes à l’époque du verdissement d’image. Comme les investisseurs sont de plus en plus sensibilisés, les exigences réglementaires sont mieux définies et les marchés sont avertis des facteurs ESG, l’occasion est tout indiquée pour plus de transparence. Il y a encore beaucoup de commentaires superficiels sur les engagements et les actions liés aux facteurs ESG, mais je crois que nous passons à une période de l’histoire où les paroles doivent être appuyées par des actions et des résultats clairs. Pas juxtaposés. Il est incroyablement motivant et inspirant de voir enfin des moyens de communication adéquats et de voir qu’on porte attention aux efforts et aux progrès impressionnants que nous faisons. Par conséquent, bien qu’il soit souvent tentant d’être critique, je serai toujours optimiste et je crois que lentement nous faisons des progrès constants. Je suis donc ravie que nous puissions communiquer de façon transparente nos parcours ESG respectifs.

Steve Peacher : Merci, Anna. On parle tellement des facteurs ESG de nos jours. Les entreprises arrivent à comprendre ce qu’elles feront, mais regardons plus loin, regardons dans cinq ans, dans sept ans. Dans cette perspective, comment pensez-vous que nous allons parler des facteurs ESG à ce moment-là? Selon vous, qu’est-ce que les sociétés de placement feront dans cinq ans, dans sept ans?

Anna Murray : Ouais, donc, au-delà des engagements audacieux que nous commençons à voir sur le marché, je crois qu’il faudra avant tout être crédible. L’époque des paroles en l’air n’existe plus depuis longtemps. Comme nous le savons, les facteurs ESG sont devenus l’enjeu de nombreuses stratégies de placement; les vérifications sont donc maintenant nécessaires. Nous voyons cette tendance à la hausse de sociétés qui s’engagent publiquement à réduire leur empreinte de carbone et à mettre en place des mesures stratégiques conformes à l’Accord de Paris sur le climat et alignées sur les ODD. Tout ça, c’est merveilleux. Donc, à l’avenir, nous verrons ce genre d’objectifs ambitieux, ce besoin de demeurer diligent et transparent à l’égard des actions et des pratiques de communication. Les rapports ESG continuent d’être plus détaillés. Des examens approfondis de la part des investisseurs et des organismes de réglementation. Et les gens veulent avoir la preuve que les affirmations concernant les facteurs ESG sont crédibles. Je dirais aussi une évolution constante, une approche stratégique et une plus grande intégration de l’entreprise. Le type d’approche qui convient à tous sera délaissé au profit d’investissements durables et la tendance sera d’offrir une série de stratégies multidimensionnelles. En fait, le but est que les différents investisseurs puissent atteindre leurs objectifs. Il faut pouvoir démontrer cette flexibilité dans la répartition du capital, laquelle permettra la conformité des investissements basés sur les objectifs ESG et, au bout du compte, un changement du capital à mesure que les Clients voient qu’ils ont un choix légitime. Puis, pour ce qui est de l’intégration de l’entreprise, nous savons qu’il faut continuer d’intégrer les facteurs ESG dans l’ADN de l’entreprise. Il ne faut pas que ce soit en vase clos. Bien sûr, l’accent continuera d’être mis sur le climat, une grande attention sera accordée à la réglementation imminente. Cela voudra dire d’intégrer ces considérations dans le processus de placement, de s’aligner sur tous les intervenants et de prendre des engagements climatiques positifs. Les thèmes clés à surveiller dépassent ces simples engagements. Comment est-ce lié à la rémunération des hauts dirigeants? Nous allons voir davantage de choses comme ça. Aussi, on insiste beaucoup sur le E des facteurs ESG, l’aspect environnemental, mais l’accent est de plus en plus mis sur le S, les considérations sociales, ce qui est fantastique. Donc, certainement, une plus grande priorité aux initiatives d’équité, de diversité et d’inclusion. Aussi, poser un regard critique sur la composition des équipes, des conseils, etc., et prendre les mesures nécessaires pour les diversifier.

Steve Peacher : Merci, Anna. Il s’agit évidemment d’une question importante, une question qui est bien sûr basée sur nos propres interactions, une question que vous avez à cœur et qui vous passionne dans votre vie professionnelle. Je sais que vous avez de jeunes enfants. Que faites-vous avec vos enfants dès l’enfance pour qu’ils participent à la solution – des choses que nous pouvons tous faire – quand vous pensez à leur avenir?

Anna Murray : Eh bien, c’est une de mes questions préférées. Et l’une des questions les plus importantes est sans doute : comment faire pour que la génération plus jeune s’intéresse à cet enjeu? J’ai trois filles de moins de neuf ans, et je peux dire personnellement que la conversation a vraiment changé depuis l’époque où j’avais leur âge. Dans notre famille, nous mettons l’accent sur l’éducation, la participation active et le dialogue ouvert. Nous encourageons donc nos filles à être conscientes de leurs choix et à donner leurs points de vue. Nous insistons vraiment pour leur dire que leurs suggestions d’actions font une différence. Nous parlons de citoyenneté responsable et de cette participation active qui va au-delà des simples mots sur les médias sociaux. Et, encore une fois, cette valeur essentielle de diversité, d’inclusion et de collaboration. Tout ça avant l’heure du bain et du coucher.

Steve Peacher : Anna, merci d’avoir pris le temps de me parler. Il s’agit évidemment d’une question tellement importante pour Gestion SLC, mais aussi pour tous, pour chaque entreprise et pour tout un chacun. Je vous remercie d’avoir accepté de partager vos impressions avec nous. Et merci à tous d’avoir été à l’écoute de cet épisode de « Trois en cinq ».

Anna Murray : Un grand merci à tout le monde.

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