Épisode 28

17 NOVEMBRE 2021

Trois questions sur les titres de sociétés ouvertes pour Linda

Steve est en compagnie de Linda Kong Ting, directrice, analyse du crédit, titres à revenu fixe, Gestion SLC, pour discuter des tendances qui transforment le domaine des émissions de titres de sociétés ouvertes de première qualité, notamment l’appétit pour les obligations à plus longue échéance.

Steve Peacher : Bonjour chères auditrices et chers auditeurs. Ici Steve Peacher de Gestion SLC. Merci d’être à l’écoute de cet épisode de Trois en cinq. Aujourd’hui, je suis en compagnie de Linda Kong Ting qui est l’une des analystes de l’équipe responsable des placements dans les titres à revenu fixe, à New York. Linda, je vous remercie d’avoir pris le temps de venir à notre rencontre.

Linda Kong Ting : Merci beaucoup de m’avoir invitée, Steve.

Steve Peacher : Donc, j’aimerais qu’on parle du marché des obligations de sociétés de première qualité. Vers la fin de la pandémie de COVID-19, les actifs à risque ont affiché de solides rendements, et les écarts des obligations de sociétés se sont resserrés de manière spectaculaire, par rapport aux écarts très larges enregistrés vers le milieu de la pandémie. Aujourd’hui, ils se sont tellement resserrés que, je crois, ils battent tous les records historiques. Où croyez-vous que les investisseurs peuvent encore trouver des rendements intéressants dans le marché des obligations de sociétés ouvertes?

Linda Kong Ting : C’est une question intéressante, car il y a très peu de titres abordables ces jours-ci. Les écarts de l’indice de référence des obligations de sociétés sont actuellement de 85 à 90, tandis que les écarts des indices de référence des obligations de sociétés à longue échéance se sont maintenus entre 20 et 30; les courbes des écarts des obligations de sociétés sont relativement plates qu’elles soient à longue ou moyenne échéance, ou 7 à 10 ans par rapport à 3 à 5 ans. À l’extrémité courte de la courbe, nous avons investi dans des prêteurs privés qui octroient des prêts aux sociétés du marché intermédiaire. Ces écarts peuvent être relativement élevés, pouvant atteindre près de 200. Nous croyons que les gestionnaires chevronnés les plus réputés peuvent encore offrir des rendements plus élevés sans compromettre la qualité du crédit. À l’extrémité longue de la courbe, certaines obligations d’État des marchés émergents sont intéressantes, surtout celles qui sont exposées aux produits de base; leurs écarts demeurent relativement larges, en dépit de la reprise du secteur énergétique et de bien d’autres titres obligataires plus directement exposés aux produits de base.

Steve Peacher : Le marché des obligations de sociétés ouvertes de première qualité est un vaste marché, beaucoup plus important que bien des gens se l’imaginent. De très nombreuses nouvelles émissions de titres obligataires sont effectuées sur ce marché. Certaines sociétés émettent constamment de nouvelles émissions d’obligations. Si l’on regarde les tendances en ce qui concerne les nouvelles émissions sur le marché, remarque-t-on un changement entre la période précédant la pandémie et celle d’après?

Linda Kong Ting : Une chose que j’ai observée est la suivante : depuis l’avènement de la crise financière, certains émetteurs ont tenté d’offrir leurs titres à échéance de plus en plus longue, dans l’espoir de verrouiller les taux d’intérêt, notamment les sociétés de secteurs se situant déjà à l’extrémité longue de la courbe de rendement. Dans l’ensemble, je dirais que la tendance à émettre des titres à échéance de plus en plus longue a été entraînée par l’aplanissement des courbes de rendement de la majeure partie des obligations de première qualité au cours des 10 dernières années. Maintenant, nous remarquons que les sociétés qui ont dans le passé surtout émis des titres à plus courte échéance émettent aujourd’hui des obligations à échéance de plus en plus longue, comme les FPI et certaines sociétés de développement d’entreprises. Avant la pandémie, ces sociétés ne pouvaient pas trouver de marché sur lequel elles peuvent offrir des titres à échéance de plus de 5 ans. Aujourd’hui, plusieurs offrent des titres avec échéance à plus de 7 ans, voire à 10 ans, comme on l’a vu récemment.

Steve Peacher : Si j’étais directeur financier d’une entité qui se prépare à lancer un appel d’offre sur le marché, je tenterais d’emprunter à la plus longue échéance possible, compte tenu des bas taux d’intérêt et, comme vous l’avez mentionné, les écarts de taux se sont beaucoup resserrés. Donc, je ne paie pas beaucoup plus d’intérêts, en tant qu’émetteur, si j’offre des obligations à plus longue échéance. Je peux comprendre pourquoi les émetteurs sont tentés d’émettre des obligations à plus longue échéance, mais quelles sont les raisons pour lesquelles les acheteurs investissent-ils dans les obligations à plus longue échéance, du point de vue des placements?

Linda Kong Ting : Je crois qu’ils le font pour plusieurs raisons. En général, je crois que les acheteurs privilégient les obligations à 20 ans ou à plus longue échéance surtout en raison du contexte de bas taux d’intérêt à l’échelle mondiale. Afin d’obtenir un rendement de 3 % ou 4 %, les compagnies d’assurance et les caisses de retraite ont de plus en plus de difficultés d’investir dans des obligations à plus courte échéance, même celles à rendement plus élevé. En même temps, les prix des obligations à longue échéance ont aussi augmenté, étant donné que les compagnies d’assurance et les caisses de retraite ont décidé de réduire les actifs à risque dans leurs portefeuilles, à mesure que leur provisionnement s’améliore. Par conséquent, faute d’investir dans les actifs alternatifs, ces obligations sont les meilleures sources de financement qui offrent un rendement satisfaisant. Par ailleurs, la qualité du crédit de sous-secteurs, comme les FPI et les sociétés de développement d’entreprises, s’est aussi grandement améliorée depuis l’avènement de la crise financière et les exploitants que l’on trouve encore sur le marché sont beaucoup plus prudents qu’ils ne l’ont été auparavant.

Steve Peacher : Les marchés des obligations de sociétés sont de très vastes marchés. Donc, même dans des marchés où les écarts se sont beaucoup resserrés, je crois que, comme vous l’avez expliqué, l’on peut encore trouver des occasions, car le marché est tellement vaste et il y a tellement d’émetteurs. Permettez-moi de terminer avec une question personnelle. Vous travailliez à notre bureau de Toronto et avez décidé d’aller travailler pour notre bureau à New York juste avant la pandémie. Je ne sais pas si c’était un coup de chance ou de malchance, mais maintenant que New York est sorti de la pandémie et que les commerces ouvrent de nouveau, comment trouvez-vous la vie à New York, et quels sont vos principaux divertissements?

Linda Kong Ting : Mon déménagement à New York a effectivement été une bonne décision sur le plan personnel. Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais je suis une grande amatrice de comédie, donc ce fut avec grand plaisir que j’ai vu les cabarets humoristiques rouvrir, même si j’aime beaucoup les théâtres à ciel ouvert au milieu de parcs. J’ai récemment découvert que l’acteur qui a joué le rôle de Mafee dans Billions, Dan Soder, est aussi très doué pour la comédie.

Steve Peacher : Billions est l’une de mes séries préférées. J’ai passé des heures à regarder tous les épisodes. L’on pensera à vous, Linda, si on met sur pied un club d’improvisation en interne. Vous serez parmi les premières à faire un stand-up! Merci de nous avoir fait part de votre perspective du marché; très intéressant. Je remercie également nos auditrices et nos auditeurs d’avoir été à l’écoute de cet épisode de Trois en cinq.

Linda Kong Ting : Merci, Steve.

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