Épisode 35

25 JANVIER 2022

Jason Breaux au sujet des sociétés de développement des affaires

Jason Breaux, premier dirigeant de la société Crescent Capital BDC et directeur général du crédit privé à Crescent Capital, parle des sociétés de développement des affaires et de leur capacité à fournir du revenu de remplacement dans les portefeuilles des investisseurs.

Steve Peacher : Bonjour, chères auditrices et chers auditeurs, et merci de regarder cet épisode de la série de balados Trois en cinq. Je suis Steve Peacher de Gestion SLC. Aujourd’hui, je suis très heureux d’être en compagnie de Jason Breaux, directeur général de Crescent Capital. Il est également le premier dirigeant de Crescent Capital BDC, une société affiliée à Crescent Capital, inscrite à la bourse sous le symbole « CCAP ». Jason, merci d’avoir accepté mon invitation.

Jason Breaux : Tout le plaisir est pour moi, Steve.

Steve Peacher : Parmi nos auditeurs, certains ne connaissent peut-être pas ce qu’est une société de développement des affaires. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est une société de développement des affaires? Aussi, pourriez-vous nous expliquer de quelle manière cette catégorie d’actif s’est développée au fil du temps?

Jason Breaux : Oui, certainement, Steve. BDC est l’acronyme de Business Development Corporation. Une BDC, ou société de développement des affaires, est un type de fonds d’investissement à capital fixe qui octroie des prêts aux sociétés à moyenne capitalisation. Ces prêts génèrent un revenu, et ce revenu est distribué aux investisseurs sous forme de dividendes qui sont déclarés aux États-Unis par l’intermédiaire du formulaire 1099 – DIV. Les BDC sont essentiellement des actions bénéficiaires, en raison de leurs structures qui exigent qu’elles distribuent plus de 90 % de leurs bénéfices aux actionnaires, tout comme les FPI. La majorité des BDC sont cotées en bourse, comme Crescent Capital BDC, qui est inscrite au NASDAQ sous le symbole CCAP (« C-CAP », ou « C-C-A-P »). Ces sociétés ont été mises sur pied par le Congrès américain en 1980 afin de stimuler la création d’emplois et d’aider les entreprises américaines à mobiliser des capitaux afin de stimuler leur croissance. Environ 200 000 entreprises forment le marché intermédiaire aux États‑Unis. Celles-ci emploient plus de 50 millions de travailleurs. Si le marché intermédiaire des États‑Unis était un pays, il serait la troisième économie dans le monde. Les BDC ont joué un rôle important dans la croissance de ce marché, en offrant des solutions financières à des dizaines de milliers d’entreprises au cours des années.

Steve Peacher : Comme vous l’avez mentionné, plusieurs BDC sont inscrites à la bourse, donc elles attirent tant les investisseurs individuels que les investisseurs institutionnels. Ces derniers investissent surtout dans les BDC privées. Mais, qu’est-ce qui attire les investisseurs vers les BDC, et quels sont les points positifs et négatifs pour investir de l’argent dans ces sociétés en tant qu’institution ou particulier?

Jason Breaux : Oui, en effet, Steve, il y a à la fois des points positifs et des points négatifs. Mais, dans un contexte de bas taux d’intérêt, les investisseurs recherchent un revenu de remplacement pour leurs portefeuilles. Les BDC s’intègrent très bien aux portefeuilles et contribuent grandement à la diversification de ces derniers, étant donné qu’elles investissent chacune dans 50 à 150 sociétés de portefeuille, voire plus. Les BDC offrent un potentiel de rendement accru, soit plus de 700 points de base par rapport au rendement des obligations du Trésor américain aujourd’hui. De plus, elles offrent la possibilité, tant aux investisseurs individuels qu’aux investisseurs institutionnels, d’investir dans le crédit privé, dans une structure liquide ou illiquide. Plusieurs prêts octroyés par les BDC sont à taux variable, donc le rendement augmentera si les taux d’intérêt augmentent. Presque tous les prêts qui sont actuellement octroyés par Crescent Capital BDC sont à taux variable. Pour les investisseurs individuels, les BDC leur offrent la possibilité d’investir auprès d’importants gestionnaires de placements non traditionnels, lesquels ne faisaient affaire dans le passé qu’avec les régimes de retraite, les fonds souverains, les investisseurs à valeur nette élevée et autres clients institutionnels. Les BDC investissent dans les mêmes prêts que ces grands fonds privés. Elles ont donc contribué à démocratiser l’accès au crédit privé. Si vous investissez dans une société prêteuse de qualité, les actions de cette dernière devraient, en général, générer un rendement en dividendes de 8 à 10 %. Le rendement en dividende de Crescent Capital BDC est de 9 %, basé sur le cours de l’action à la fermeture de séance de vendredi dernier. Cela inclut les dividendes supplémentaires que nous avions annoncés à la suite de la publication de solides résultats pour 2021. Le revenu potentiel est donc considérable. Enfin, les BDC sont réglementées et transparentes. Elles publient des rapports sur leur rendement sur une base régulière, et elles doivent répondre à certaines exigences, notamment en matière de diversification des portefeuilles. Les analystes de recherche sur les actions couvrent un large éventail de BDC inscrites à la bourse, comme Crescent Capital BDC (CCAP). Donc, le rendement sur investissement et l’alignement avec les actionnaires, comme des structures de frais avantageuses et la participation des initiés, sont d’une extrême importance, et les BDC sont examinées de plus en plus minutieusement, ce qui est une bonne chose pour cette catégorie d’actif qui continue d’évoluer. Quant aux facteurs dissuasifs, comme c’est le cas pour toute société inscrite à la bourse, il faut tenir compte de plusieurs risques avant d’investir dans une BDC. Premièrement, étant donné que les BDC sont principalement des sociétés prêteuses, une mauvaise cote de crédit peut engendrer des résultats négatifs. Par exemple, les prêts octroyés aux sociétés de portefeuille dont les montants impayés ne sont pas comptabilisés et peuvent devenir des pertes réalisées. De toute évidence, nous tentons d’éviter cela à tout prix. Les cotes de crédit et le rendement global des BDC dans lesquelles nous avons investi dans le passé ne sont pas garants des rendements futurs. Deuxièmement – ce point est lié à la non-comptabilisation des montants impayés – il faut tenir compte de la volatilité de l’évaluation à la valeur du marché. Durant les périodes de distorsion des marchés, d’importantes pertes peuvent être réalisées dans les portefeuilles des BDC, ce qui peut entraîner une réduction de la valeur liquidative par action, et est généralement un bon indicateur des cours boursiers des BDC.

Steve Peacher : Vous avez mentionné que l’un des risques est lié aux rendements des entreprises sous-jacentes, dont les montants impayés peuvent ne pas être comptabilisés. La pandémie actuelle devrait durer encore quelques années, ce qui exerce de fortes pressions sur les plus petites entreprises. Or, les BDC investissent dans les petites et moyennes entreprises aux États‑Unis. Comment ces entreprises s’en sont-elles tirées durant la pandémie, du point de vue de la qualité du crédit?

Jason Breaux : C’est une bonne question, Steve. Dans l’ensemble les BDC ont démontré une résilience impressionnante dès le début de la pandémie. La plupart des cotes de portefeuille sont retournées à leurs niveaux d’avant la pandémie, ou les ont dépassés. Nous traversons actuellement une période de volatilité accrue des cours boursiers. Je crois que cela témoigne de la vigueur de l’économie américaine et du marché intermédiaire.

Steve Peacher : Une catégorie d’actif très fascinante et, comme vous l’avez mentionné, il est étonnant que les rendements des BDC soient encore intéressants, alors qu’ils sont relativement si bas dans le presque tous les autres secteurs, notamment les obligations du Trésor américain. Jason, si vous le permettez, j’aurais une dernière question, mais celle-ci est de nature personnelle. Vous êtes titulaire d’un diplôme de premier cycle de l’Université Georgetown. Vous êtes aussi titulaire d’un diplôme universitaire de la Darden School de l’Université de Virginie. Ma question est la suivante – vous savez que j’ai une opinion biaisée sur le sujet – quelle ville universitaire vous a-t-elle plu le plus, Washington ou Charlottesville?

Jason Breaux : Je me suis plu dans les deux villes, Steve. Washington, qui est la capitale des États‑Unis, est une ville dynamique. J’ai aimé y vivre et sentir que j’en fais partie. Après avoir obtenu mon diplôme de premier cycle, et avant de poursuivre mes études à la Darden School, j’ai travaillé pendant deux ans en tant qu’analyste financier pour le compte d’une banque d’investissement. Je travaillais de 80 à 100 heures par semaine. J’étais donc si soulagé de retourner à Charlottesville, de ralentir le rythme et de profiter un peu plus de la vie.

Steve Peacher : Je n’en doute pas un instant que vous avez eu besoin de vacances après avoir travaillé pendant deux ans à titre d’analyste financier à New York! Jason, encore merci d’avoir accepté mon invitation et de nous avoir brossé un tableau succinct et intéressant des BDC. J’espère que nos auditeurs ont tout autant que moi apprécié cette discussion, et je les remercie d’avoir été à l’écoute de cet épisode de la série de balados Trois en cinq. À bientôt.

Jason Breaux : Merci, Steve.

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