Épisode 5

9 juin 2021

Trois questions sur le plan d’infrastructures pour James

Steve s’entretient avec James Slotnick, chef des affaires gouvernementales à la Sun Life, au sujet des incertitudes entourant le plan d’infrastructures des États-Unis, y compris la probabilité de son adoption cet été et les modes de financement (transcription en français seulement).

Steve Peacher : Bonjour à tous et merci d’être à l’écoute. Je m’appelle Steve Peacher et je suis le président de Gestion SLC. J’anime « Trois en cinq », une série de balados dans le cadre desquels nous posons trois questions pertinentes à des spécialistes de différents champs d’expertise de notre société. Aujourd’hui, je m’entretiens avec James Slotnick, chef des affaires gouvernementales à la Sun Life. Merci d’avoir accepté notre invitation, James.

James Slotnick : Bonjour Steve et merci de m’avoir invité.

Steve Peacher : Aujourd’hui, nous parlerons du plan d’infrastructures présenté par l’administration Biden. James, l’été est à peine commencé et le Congrès est déjà en réunion. Pensez-vous que le plan d’infrastructures sera adopté d’ici les vacances d’août?

James Slotnick : C’est une question difficile, Steve. Depuis environ une semaine, nous avons vu des développements à ce sujet qui montrent que le Congrès ne sera pas en mesure de faire adopter les deux projets de loi avant les vacances d’août. La principale raison est que le Sénat a récemment statué que les démocrates ne pourront pas utiliser une fois de plus le processus de rapprochement budgétaire pendant l’exercice 2021. Cela signifie que tout projet de loi qui veut progresser pendant le reste de l’exercice jusqu’à la fin septembre devra passer par le processus législatif habituel. Il faudra qu’au moins 10 républicains veuillent mettre fin au débat sur ce projet de loi avant qu’il puisse aller de l’avant et être soumis au vote. La question est de savoir si les démocrates et les républicains s’entendront sur une version bipartite du American Jobs Plan. C’est ce que l’administration Biden aimerait faire. Il y a des républicains en particulier qui mènent la délégation du Sénat ou la délégation républicaine du Sénat sur ce qu’ils veulent voir dans le plan d’infrastructures. Au cours des prochaines semaines, nous verrons si les démocrates et les républicains pourront s’entendre sur ce plan d’infrastructures plus traditionnel. Mais il semble que les républicains ne soient pas très intéressés par le American Families Plan jusqu’à présent. Je pense que l’objectif du Sénat devrait être d’obtenir un soutien bipartite pour le American Jobs Plan d’ici les vacances du mois d’août. Mais ce sera très difficile. S’il n’y a pas d’accord bipartite, le projet de loi sur les infrastructures n’aura pas la chance d’aller de l’avant avant octobre ou novembre, une fois que l’exercice fiscal 2022 aura débuté et que le processus de rapprochement budgétaire pourra être utilisé à nouveau.

Steve Peacher : Il y a bien sûr de nombreuses discussions sur les modes de financement du plan. Selon vous, qu’en est-il des hausses d’impôt pour les particuliers et les entreprises?

James Slotnick : Si les républicains arrivent à négocier un accord bipartite, le plan d’infrastructures ne comprendra certainement pas de hausses d’impôt pour les particuliers et les entreprises. Ils ont proposé un certain nombre d’idées sur la façon de trouver des fonds provenant d’anciens plans, ou encore d’indexer la taxe sur l’essence. Mais si la situation se dégrade, ce qui est malheureusement une possibilité, les démocrates voudront augmenter les impôts. D’ailleurs, la partie du plan la plus susceptible d’être adoptée, soit la partie la plus traditionnelle, le American Jobs Plan, est financée par des hausses d’impôts sur les sociétés. Il est plus probable que le taux d’imposition sur le revenu des sociétés tourne autour de 25 % et non de 28 %. Il y aura peut-être des changements apportés aux multinationales. Mais les hausses d’impôts des particuliers actuelles sont liées au American Families Plan, la partie humaine du plan d’infrastructures. Donc, si on essaye de prévoir ce qui se passera, je pense qu’une augmentation de l’impôt des entreprises est plus probable qu’une hausse de l’impôt des particuliers.

Steve Peacher : Vous savez bien que l’adoption d’une loi n’est jamais sans conséquence. Y a-t-il d’autres points à l’ordre du jour qui pourraient avoir un impact sur le plan d’infrastructures?

James Slotnick : En effet. Je n’aime pas faire peur aux gens et les faire revenir en arrière. Mais malheureusement, la question du plafond de la dette reviendra à l’avant-scène. Ces dernières années, nous n’avons pas eu à faire face à cette situation. Vous souvenez-vous que le Congrès et le président Trump avaient suspendu le relèvement du plafond de la dette pendant 2 ans? Ce n’est pas une situation anormale. Cela a déjà été fait par le passé. Mais c’est un sujet qui reviendra cet été. Le Trésor a quelques cordes à son arc pour retarder le relèvement. Mais à un moment donné, cet été ou cet automne, le plafond de la dette devra être relevé. Vous savez que la question du relèvement du plafond de la dette entraîne beaucoup de brouhaha et d’opinions bonnes ou de mauvaises. Les républicains, surtout ceux du Sénat, ont déjà indiqué qu’ils n’accepteront pas aussi rapidement de relever le plafond et qu’ils exigeront des compressions compensatoires avant de le faire. Ce qui est intéressant, c’est qu’en 2011 – et cela peut nous paraître bien loin déjà –, le vice-président Joe Biden était très impliqué dans le relèvement du plafond de la dette. C’est à ce moment que S&P a abaissé la note de la dette américaine. Espérons que cela ne se reproduise pas. Le président et ancien vice-président Biden a beaucoup d’expérience dans les négociations entourant le plafond de la dette. Mais ce facteur aura sûrement des conséquences alors que nous nous rapprochons des vacances d’août et que le plan d’infrastructures n’est pas encore terminé. Le moins qu’on puisse dire, c’est que la question du relèvement du plafond de la dette qui plane au-dessus de nos têtes rendra la situation intéressante.

Steve Peacher : Je pensais justement à cet épisode du marché concernant la décote des États-Unis et le plafond de la dette en 2011 pendant que vous en parliez. Merci de l’avoir souligné. J’aimerais terminer en vous posant une question personnelle. Au cours de la dernière année, nous avons tous rêvé de nous échapper de la pandémie dans un endroit agréable. Je sais que vous pensiez à vos vacances pendant la pandémie. Où aimeriez-vous aller une fois que toutes les restrictions auront été levées?

James Slotnick : J’ai deux jeunes enfants : une fille de 9 ans, Hannah, et un garçon de 7 ans, Henry. Ils ont été formidables malgré une année difficile, l’école à distance, le confinement et toutes ces choses. Ils aimeraient énormément retourner à Disney World. Même si ce ne sont pas mes vacances de rêve, j’aimerais les y amener de nouveau, une fois que tout sera revenu à la normale, pas cet été, mais très bientôt je l’espère.

Steve Peacher : Oh, vous êtes un bon père pour faire passer leur rêve avant le vôtre!

James Slotnick : Je dois dire ça au cas où ma femme nous écoute!

Steve Peacher : Merci beaucoup, James, pour vos points de vue. Et merci à tous d’avoir été à l’écoute.

James Slotnick : De rien. Merci à vous, Steve.

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