Épisode 50

11 MAI 2022

Scott Powers parle des nouvelles tendances en gestion d’actifs

Scott Powers, administrateur du conseil d’administration récemment promu au poste de président du conseil d’administration à la Sun Life, parle des tendances en gestion d’actifs, et des avantages d’être appuyé par une compagnie d’assurance.

 

Steve Peacher : Bonjour chères auditrices et chers auditeurs, et merci d’être à l’écoute de cet épisode de Trois en cinq. Je suis Steve Peacher de Gestion SLC. Aujourd’hui, j’ai le plaisir de m’entretenir avec Scott Powers qui, après avoir été administrateur au sein du conseil d’administrateur de la Sun Life pendant plusieurs années, a été promu au poste de président du conseil d’administration. Il a, en outre, fait carrière en gestion d’actifs, un parcours très pertinent de notre point de vue, à Gestion SLC. Merci, Scott, d’avoir accepté de vous entretenir avec moi aujourd’hui.

Scott Powers : Merci, Steve. Je me réjouis d’avance de m’entretenir avec vous.

Steve Peacher : Comme je l’ai mentionné, vous avez dirigé d’importantes sociétés de gestion d’actifs au cours de votre longue carrière. Comme beaucoup de secteurs, celui de la gestion d’actifs s’est beaucoup transformé depuis les années 1980. Quels sont les principaux changements auxquels vous avez eu à faire face et qui vous ont marqué le plus?

Scott Powers : Le secteur a effectivement fait l’objet de beaucoup de changements et vous avez raison de faire référence aux années 1980. Je suis un peu plus vieux que vous et je me rappelle très bien cette époque. Ce qui m’a le plus marqué au cours de ma carrière, et c’est probablement le point de vue de la plupart de nos auditeurs qui font carrière dans le secteur de l’investissement, c’est de constater combien les marchés financiers sont résilients, de façon positive, depuis 1982 disons. Nous sommes en 2022 et 40 ans se sont donc écoulés depuis. À la fin des années 1970, les marchés boursiers sortaient d’une longue période baissière, les taux d’intérêt étaient à des niveaux record et l’économie était au ralenti. Malgré tout, l’inflation était élevée, en fait, il s’agissait d’une stagflation. Je commençais ma carrière dans le secteur. Or, si vous m’aviez dit à l’époque que les marchés financiers allaient suivre principalement une tendance haussière pendant presque 40 ans et que les valorisations continueraient d’augmenter malgré la baisse des taux d’intérêt et les indicateurs économiques favorables aux titres à revenu fixe, je n’aurais jamais pu imaginer que ce serait le cas. Non pas que les marchés n’ont pas fait l’objet de corrections (nous n’avons pas connu une volatilité importante sur des périodes relatives courtes au cours de ces 40 années), mais ce qui m’a le plus surpris est que les marchés des capitaux ont été étonnamment résilients. Ce contexte a permis à une génération entière de faire fortune, notamment les épargnants qui avaient un horizon de placement à long terme et étaient déterminés à suivre rigoureusement leurs plans financiers et à bien diversifier leurs portefeuilles. En revanche, les opérateurs de marché plus tactiques, ou ceux qui ont tenté de spéculer sur le marché ont eu de la difficulté à démontrer les avantages d’anticiper les marchés plutôt que d’investir à long terme et de bien diversifier son portefeuille.

Steve Peacher : Vous avez mentionné la baisse des taux d’intérêt au cours des quatre dernières décennies, qui a été un important facteur. À l’avenir, cette tendance pourrait se renverser. En effet, nous assistons à une remontée des taux et, mathématiquement, ils ne pourraient pas baisser davantage, bien que certains taux aient été négatifs. Donc, lorsque vous tentez d’établir des prévisions sur trois, cinq, voire dix ans, quelles sont, selon vous, les tendances qui dominent dans le secteur?

Scott Powers : Actuellement, on remarque la tendance à répartir les actifs dans toutes les catégories d’actif. De plus, on observe l’émergence de catégories d’actif moins corrélées et moins liquides que vous connaissez bien à Gestion SLC, car la mission de celle-ci est de développer les compétences nécessaires pour investir dans les types de catégories d’actif qui offriraient, tant aux Clients institutionnels que privés, la possibilité de tirer profit d’un horizon de placement à plus long terme dans des catégories d’actif moins corrélées qui procurent des revenus qui pourraient compenser une partie des rendements négatifs produits par les titres à revenu fixe traditionnellement cotés en bourse. L’émergence de ces catégories d’actif remonte à de nombreuses années déjà et je crois qu’elle se poursuivra, que ce soit dans le secteur immobilier, des infrastructures ou des instruments de crédit alternatifs. Selon moi, tous les portefeuilles, qu’ils soient gérés pour le compte de Clients institutionnels ou dans le cadre d’un plan de gestion de patrimoine, notamment sur les plateformes de gestion de patrimoine, ont véritablement besoin de ce type de compétences en investissement. Le défi est de créer des instruments de placement et des points d’entrée sur le marché afin de permettre à l’ensemble des investisseurs de tirer profit de l’exposition à ces types de catégories d’actif. Je suis convaincu que cette tendance se maintiendra, surtout parce qu’elle répond aux critères de construction de portefeuilles détenus dans les régimes de retraite à cotisations déterminées qui remplacent les coûteux régimes à prestations déterminées partout dans le monde, ainsi qu’aux besoins des investisseurs individuels. En outre, cette tendance se poursuivra, car à ma grande surprise, on n’a pas assisté à l’émergence de la cotisation obligatoire à un régime de retraite à cotisations déterminées au cours des 30 dernières années. Si on observe les données sur l’état de préparation à la retraite des investisseurs aux États-Unis, elles sont peu encourageantes. En revanche, en Australie, les caisses de retraite exigent une cotisation obligatoire de 10 % du revenu gagné, donc ce genre de politique est un facteur favorable aux placements dans les catégories d’actif non traditionnelles, comme celles que nous offrons par l’intermédiaire de Gestion SLC.

Steve Peacher : À ce propos, de nombreux articles ont été publiés récemment au sujet des cryptomonnaies et de la possibilité de les autorisées dans le cadre d’un régime dit 401k. Il sera intéressant de suivre les pourparlers entre le secteur et les organismes de réglementation. Comme je l’ai mentionné au début de l’entretien, vous avez été administrateur à la Sun Life et à MFS Investment Management pendant plusieurs années et plus récemment, Gestion SLC a été ajoutée à la gamme de sociétés de la Sun Life et représente aujourd’hui une activité importante de la Sun Life. Compte tenu de votre expérience en gestion d’actifs et de votre directorat à la Sun Life, quels sont, d’après vous, les avantages conférés par une compagnie d’assurance qui offre des services de gestion d’actifs et quels sont les défis auxquels celle-ci pourrait faire face en offrant des services dans le secteur?

Scott Powers : Ce sujet important, à savoir si les compagnies d’assurance devraient offrir des services de gestion d’actifs, a été longuement débattu au cours des dernières années. On peut citer plusieurs raisons pour lesquelles elles ne devraient pas offrir ce genre de services. Mais, je crois que l’un des principaux obstacles est lié à la culture d’entreprise et, sur ce front, la Sun Life a fait ses preuves. De plus, comme sa relation à long terme avec MFS Investment Management le démontre, la Sun Life fait la distinction entre les services de gestion d’actifs, qui représentent le capital intellectuel et offrent une plateforme où les investisseurs investissent collectivement et partagent les mêmes objectifs de placement et produisent des gains pour les Clients, et les services d’assurance, qui représentent surtout, ou habituellement, le capital financier. Une grande partie du succès des compagnies d’assurance est fondée sur le volume du capital, la solidité du bilan et la capacité de compenser les engagements à long terme découlant des produits d’assurance offrant des portefeuilles de placements à long terme et des résultats très constants. La gestion d’actifs et l’assurance ont beaucoup de points en commun, mais elles ont aussi des différences très nettes. À mon avis, les compagnies d’assurance qui ont commis des erreurs en gestion d’actifs n’ont pas tenu compte de ces différences. L’autonomie, l’indépendance, la liberté de prendre des décisions de placement en fonction des attentes des Clients sont essentielles au succès de la gestion d’actifs, et je crois que la Sun Life se démarque vraiment en ce sens, voire fait même partie d’un groupe restreint de compagnies d’assurance qui comprennent que la gestion d’actifs diffère des services d’assurance et qui sont prêtes à maintenir une vision à long terme concernant les services de gestion d’actifs. La Sun Life est bien positionnée dans ce domaine.

Steve Peacher : Nous pouvons effectivement observer chaque jour cette dynamique à laquelle vous faites référence et qui démontre la volonté de la Sun Life de faire la distinction entre les deux types d’activités. De plus, la Sun Life offre un support stable aux gestionnaires d’actifs et la possibilité de co-investir, ce qui est le véritable avantage de faire affaire avec une institution financière bien cotée et qui partage des objectifs de placement comparables.

Scott Powers : En tant que compagnie d’assurance, nous profitons aussi des co-investissements, car cela nous donne accès à des compétences auxquelles nous n’aurions pas accès autrement. Cela est rassurant pour les Clients de savoir que nous investissons avec eux ainsi qu’avec les Clients auxquels Gestion SLC offre des services de gestion d’actifs.

Steve Peacher : L’entretien tire à sa fin et, fidèle à mon habitude, je pose une question personnelle à mon invité. Lorsque vous fréquentiez le collège, vous faisiez partie de l’équipe de hockey, un sport rude et difficile. De quelle manière la pratique de ce sport a-t-elle eu un impact sur votre carrière?

Scott Powers : Je pensais justement à cela récemment, car j’avais organisé une réunion avec d’anciens camarades du collège pour aller voir ensemble Frozen Four à Boston. Lors de notre rencontre, nous avons échangé des nouvelles et parlé de notre parcours des dernières années, et nous nous sommes entendus pour dire que les choses que nous avons apprises lors de nos caucus au vestiaire et de nos interactions sur la patinoire, notamment le travail d’équipe, la responsabilisation et le leadership, nous ont bien servis tout au long de notre carrière. Tous les membres de l’équipe jouent un rôle spécifique et celui qui vous est assigné peut ne pas vous plaire, on en convient. Certaines choses que j’ai dû accomplir afin d’assurer le succès de l’équipe n’étaient pas des tâches satisfaisantes sur le plan personnel et ne me permettaient pas d’en tirer une gloire personnelle. Mais, le fait de savoir que l’équipe se fiait à moi pour accomplir cette tâche, tout comme je comptais sur eux pour accomplir leurs propres tâches, me suffisait, car nous contribuions tous aux succès de nos réalisations. Tous les membres de l’équipe ne pouvaient pas remplir le rôle de gestionnaire principal de portefeuille. Certains d’entre nous devaient faire du blocage et du plaquage, d’autres faire le nécessaire pour attirer de nouveaux actifs, tandis que d’autres s’assuraient que les Clients sont satisfaits de leur expérience. Le hockey et notre travail ont beaucoup de points en commun : si tous les membres de l’équipe jouent le rôle qui leur a été assigné, le succès de l’équipe est assuré. Il n’y a rien de plus gratifiant que de savoir qu’on a contribué au succès de l’équipe.

Steve Peacher : Nous faisons souvent cette analogie, car notre travail est comparable à tout sport d’équipe, et même aux sports de plein contact. Dans une certaine mesure, je crois que la pandémie de COVID-19 a posé un défi, car les équipes doivent se réunir en personne pour travailler ensemble au maintien de la culture d’entreprise. C’est particulièrement important en gestion d’actifs. Ce sont tous les efforts des membres de l’équipe qui contribuent au succès de l’équipe et c’est la façon dont nous pouvons donner satisfaction à vos Clients. Nous nous concentrons donc sur cet aspect de notre travail tous les jours.

Scott Powers : Cela fait déjà un peu plus de sept ans que Gestion SLC a été fondée, et il est très satisfaisant de constater les réalisations, la croissance des actifs et les résultats dont les Clients tirent profit. Cela a été rendu possible grâce à notre partenariat avec différentes sociétés. C’est la somme de tous nos efforts réunis qui ont assuré notre succès, beaucoup plus que les efforts individuels. Nous sommes très enthousiastes à l’idée de poursuivre cette collaboration pendant des années encore.

Steve Peacher : Encore merci, Scott, d’avoir pris le temps de répondre à mes questions aujourd’hui. Je remercie également nos auditeurs d’avoir écouté cet épisode de la série Trois en cinq.